- Casablanca, Marrakech, Tanger… l’argus par quartier
- Le quartier et le zoning l’emportent sur le standing
- Studios et immobilier de bureau, le nouveau relais des promoteurs
En termes de prix, Casablanca fait toujours l’exception avec une forte demande et un foncier de plus en plus rare
LES transactions immobilières se font au compte-gouttes. Depuis début 2011, les professionnels (promoteurs, notaires, banquiers, agents immobiliers…) se plaignent d’une accalmie du marché.
Un phénomène qui intervient dans un contexte de surproduction et d’importants stocks de logements invendus. Curieusement, ce stand-by des ventes ne se traduit pas forcément par des corrections des prix. Surtout à Casablanca et Rabat où les niveaux de prix se stabilisent quelles que soient la conjoncture et la température du marché. Pour le cas de Casablanca, le prix du mètre carré s’est stabilisé en 2010 compte tenu de la forte demande et de la rareté du foncier dans la métropole.
Au quartier Bourgogne par exemple, les prix varient entre 11.000 et 12.000 DH le mètre carré. Ils peuvent même atteindre les 16.000 à 17.000 DH dans certaines zones. Même fourchette des prix à 2 Mars et Quartier des Hôpitaux. Sur boulevard Benkaddour par contre, le prix du mètre carré oscille entre 18.000 et 20.000 DH. Mais c’est dans le triangle d’or (Racine, Zerktouni, Massira) où les prix frôlent les 25.000 DH.
Sur Gauthier, le quartier huppé de la métropole, les prix atteignent facilement les 20.000 DH. «Les acquéreurs préfèrent acheter l’emplacement plutôt que le standing», précisent plusieurs agents immobiliers.
Un peu plus loin, du côté de Socrate et plus précisément sur les Princesses, il faudra compter entre 16.000 et 18.000 DH/m². En 2007, rappelons-le, ce quartier n’atteignait que 8.000 DH le m². Au Belvédère, la fourchette varie entre 11.000 et 13.000 DH. Sur Marrakech, de fortes corrections ont été opérées dans le haut standing. «Les prix se sont bien réajustés et les stocks ont augmenté, ce qui offre un choix important à tout acheteur potentiel», annonce Kamal El Baroudi, patron d’une agence immobilière. L’on parle de chutes des prix de près de 30% dans le luxe depuis fin 2010. Un repli qui s’explique par une surproduction et une diversification de l’offre face à une demande très timide.
Ainsi, en plein centre-ville dans le quartier Gueliz, les prix du mètre carré démarrent à 11.000 DH voire 10.000 DH . Au niveau de Guéliz côté limitrophe à l’Hivernage, les appartements neufs se négocient entre 13.000 et 18.000 DH le m².
L’Hivernage reste le quartier le plus prisé de Marrakech compte tenu de sa localisation et de sa faible densité (nombre d’appartements très restreint par hectare). Sur cette zone en particulier, les prix démarrent à partir de 15.000 DH pour des appartements anciens non rénovés et à 25.000 DH dans le neuf et/ou très bien rénové.
Côté moyen standing (Massira, Issil, Badii, Azzouzia, Aïn Mezzouar, Izdihar...), les prix varient entre 6.000 et 10.000 DH/m2, selon la superficie de l’appartement. Au niveau de Tanger, «l’on assiste à une accalmie du marché de l’immobilier, en dehors de quelques demandes isolées ou alors de clients qui reniflent les bonnes affaires», souligne Yassmin Allal, conseillère à Coin Immo à Tanger, franchise de Century 21.
Pour un appartement à Iberia (centre-ville de Tanger), les prix varient entre 12.000 et 15.000 DH. Dans le haut standing, il faudra compter 18.000 DH le m². Un peu plus loin à Aïn Ktiouet, les prix varient entre 9.000 et 11.000 DH le mètre carré dans le moyen standing. Pour le haut standing en revanche, il faudra compter entre 14.000 et 16.000 DH le mètre.
Sur boulevard Mohammed VI (la Corniche), le prix du moyen standing s’élève à 13.000 DH. Il peut aller selon le niveau de finition et la qualité des matériaux jusqu’à… 18.000 DH. Pour le haut standing, il faudra débourser 25.000 DH le mètre carré. Sur la route de Rabat, les appartements se vendent généralement entre 7.000 et 12.000 DH le m². Juste à côté sur Branes, la fourchette oscille entre 8.000 et 10.000 DH/m² pour un appartement de moyen standing.
Du côté des villas, la valeur varie selon la superficie du terrain, de l’emplacement et de la vue qu’elles offrent. Au niveau de Souryenne, les villas sont vendues à environ 10.000 DH le m². Juste en face à Bella Vista (Bellevue), le prix descend à 8.000 DH. En revanche, les villas sont cédées à 25.000 DH le m² à la Grande Montagne (Jbel Lakbir). Ce sont les tendances qui ressortent d’une enquête récente menée par les équipes de Century 21 dans la capitale du Détroit.Autre particularité transversale dans l’acte de bâtir, la tendance actuelle est celle des studios, de petits appartements (50 à 70 m2) et de l’immobilier de bureaux (plus prisés et plus rentables). Pour un studio dit de haut standing en plein Maârif, il faudra débourser quelque 23.000 DH le m²! Généralement, les studios ne dépassent pas une superficie de 55 m².
A fin 2010, les cessions d’appartements ont représenté près de 85% des transactions. La tendance du «socialement valorisant» auprès des acquéreurs se fait ressentir. C’est plutôt le quartier et le zoning qui priment au lieu du standing.
Baromètre
EN termes de volume, Casablanca domine l’ensemble des ventes avec une part de 40,5%. Marrakech et Tanger suivent respectivement avec 14,8 et 11,1%. C’est ce qui ressort de l’évaluation de l’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) pour le 4e trimestre 2010, faite par Bank Al-Maghrib.
Par catégorie d’habitation, les cessions d’appartements ont représenté près de 85% des transactions dans l’ensemble des villes, à l’exception d’Oujda. Les maisons constituent 80% des ventes dans le chef-lieu de l’Oriental.
Quant aux villas, leur part dans les transactions n’a pas dépassé les 5% à Agadir, Rabat, Marrakech, Casablanca ou encore Kénitra. Le volume des ventes d’appartements, qui représentent environ 90% des transactions, s’est établi à 9.945 unités. Elles ont baissé de 17% au 4e trimestre 2010.
Pour les transactions relatives aux villas, ce sont 267 unités qui ont été vendues. Côté maisons, elles ont représenté 8% du marché pour s’établir à 1.028 transactions, soit un recul de 26,4% sur une année.
Mohamed Azmani
L'economiste